En considérant le paysage comme la résultante des interactions de l’homme avec son environnement, l’étude de l’évolution des paysages renvoie à l’étude de l’évolution des modes d’usages de l’espace qui les composent, et réciproquement. L’agence d’urbanisme publie un document de synthèse de ses travaux sur les modes d’usage de l’espace du bassin de vie de Rouen. #CLEAR
Méthode et définitions
Le MUE (mode d’usage de l’espace) est fondé sur un processus de fabrication et de validation de la donnée conçu avec et pour les élus et les techniciens, tant dans la saisie que dans les traitements de base réalisés pour l’ensemble de l’espace de l’interscot. La donnée est issue d’une photo-interprétation réalisée avec une UMC (unité minimale de collecte) au 1/1000ème. L’analyse des évolutions a été réalisée à partir de deux photo-interprétations, l’une de 1999 et l’autre de 2009, selon une nomenclature en 17 postes inspirée du MOS réalisé en 2008 par le Schéma Directeur Rouen Elbeuf et l’Etat. Deux modes de traitements sont présentés :
- Le premier, dit “image”, fait une analyse comparative “statique” de la composition des paysages (c’est-à-dire de la répartition des usages de l’espace) entre deux années de référence.
- Le second, dit “origine-destination”, réalise un traitement “dynamique” focalisé sur les espaces qui ont muté, au travers d’une matrice. Il propose ainsi une observation de l’ensemble des mouvements de mutations d’un usage observé en 1999 vers un autre ou plusieurs autres usages observés en 2009.
Ces traitements de base ont été définis en fonction des besoins de nos partenaires, notamment pour ce qui concerne le suivi de la consommation d’espace. Cependant, au regard des différents outils d’observation (foncier, opérations d’aménagement ou PLU) utilisés par les acteurs publics et privés, il est apparu nécessaire de cadrer les interactions possibles du MUE avec chacun d’eux.
Consulter ci-dessous le document en ligne (la version imprimable est disponible ici ) :
Traitements du MUE pour l’espace de l’interscot
La première analyse porte sur l’espace de l’interscot qui couvre 185 000 km2, soit 4 SCoT, 8 intercommunalités ou encore 230 communes.
Nous avons analysé ce périmètre d’une façon globale, puis selon les entités de paysages qui composent le bassin de vie de Rouen : les “plateaux”, la “vallée de la Seine” et les “vallées et affluents”.
En 2009, 79% de l’espace étudié est couvert par des usages agricoles naturels et forestiers. La plus grande part des espaces agricoles et forestiers est concentrée dans l’entité de paysage des plateaux (respectivement 84% et 65% de l’ensemble des espaces pour lesquels ces usages ont été recensés).
Les espaces d’usages résidentiels (qui comprennent les différents usages d’habitat, les usages d’équipements et les espaces mixtes) ainsi que les espaces d’activités (industriels et commerciaux) composent 14% du total des espaces recensés dans l’interscot. Les usages d’activités sont concentrés dans la vallée de la Seine et dans les vallées des affluents (84% des espaces d’usages d’activités recensés dans l’espace de l’interscot). Les espaces d’usages résidentiels sont répartis à parts égales entre les entités des plateaux d’une part et les entités de la vallée de la Seine et des affluents d’autre part.
Des dynamiques de mutation observées, on retient surtout le fort contraste entre les entités de paysages des vallées d’une part et l’entité de paysage des plateaux d’autre part.
Ce contraste n’est pas en terme de superficie (94% des mutations sont réparties à parts égales entre l’entité des plateaux et l’entité de la vallée de la Seine), mais en terme d’évolution de la répartition des usages. On constate en effet qu’à la dynamique de concentration des usages d’activités dans la vallée de la Seine (72% du total des mutations à destination des usages économiques dans l’espace de l’intersot, ont lieu dans la vallée de la Seine), répond le renforcement du phénomène de périurbanisation sur les plateaux (82% du total des mutations à destination de l’habitat individuel très peu dense recensées dans l’espace de l’interscot ont lieu sur les plateaux). Nous notons également que, dans le même temps, les plateaux ont “produit” plus d’espaces à vocation résidentielle (1 166 ha) que la vallée de la Seine (406 ha) et les vallées des affluents (100 ha). #CLEAR
Cette situation pose des questions en termes d’évolution de l’organisation des territoires et des paysages à l’échelle globale, en mettant en évidence la nécessaire structuration de la périurbanisation et corrélativement le rôle que doivent jouer les grands pôles centraux. D’une part, la structuration de la périurbanisation doit se traduire par la recherche d’équilibres dans la répartition des populations et de l’emploi. D’autre part, le rôle des pôles centraux est d’organiser le desserrement de certaines activités vers des territoires plus périphériques et, dans le même temps, de répondre aux besoins de logements en centralité.
Chacun a intérêt à coordonner ses stratégies de développement afin de justifier de politiques économes en matière de consommation d’espace, de gestion des déplacements et d’équité en terme d’acces à l’emploi et aux services.
Traitement du MUE pour chacun des 4 SCoT
A l’instar des traitements et analyses réalisées à l’échelle de l’interscot, le document présente les traitements et leur analyse pour chacun des quatre SCoT de la CASE, de la CREA, du Pays entre Seine et Bray et du Pays du Roumois :
- la répartition des usages en 2009,
- la répartition et le volume des mutations observées entre 1999 et 2009.