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La politique de la ville, rupture et continuité de l’action et des débats (I)

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Première partie : fondation et postérité

Editorial. A l’occasion de ses 45 ans, le bureau d’études FORS-Recherche Sociale a souhaité revenir sur l’histoire de la politique de la ville, histoire à laquelle il a été étroitement associé dès le début des années 1970, à travers l’organisation des séminaires régionaux Habitat et Vie Sociale. En collaboration avec l’Institut d’Urbanisme de Paris XII-Val-de-Marne, avec lequel il entretient depuis plusieurs années des échanges fructueux, FORS -Recherche Sociale a organisé, le 20 novembre 2009, une journée d’échanges consacrée à l’histoire et au sens de la politique de la ville depuis son origine.

 

A l’heure où l’on envisage une nouvelle fois de réformer une politique décriée pour son manque (supposé) d’efficacité, l’idée maîtresse de ce colloque était de questionner ce qu’ont été, et continuent à être, les intentions politiques de l’action publique menée au titre de la politique de la ville. A-t-elle ainsi consacré un objet nouveau de politique publique : la ville, les quartiers sensibles, la “banlieue”, ou bien encore la cohésion sociale, l’intégration ? Dans les années 1980, la politique de la ville était considérée comme une nouvelle forme d’action née d’une critique des politiques sectorielles et porteuse d’une certaine modernité, par son approche territoriale et globale. Plus de vingt ans après, peut-on dire qu’elle a inventé un mode d’action publique ou introduit des changements dans l’action sociale et urbaine ? Au-delà des intentions et des effets d’organisation, la politique de la Ville a produit des objets, des discours, des statistiques et des images : peut-on porter à son crédit le fait d’avoir su rendre visibles des problématiques sociales et urbaines ? N’est-on pas toujours habité par des représentations binaires entre misérabilisme et populisme ? Enfin, et au-delà des débats qui affichent la mixité résidentielle comme une finalité, est-il possible de concevoir une ville composée de quartiers dont certains seraient populaires, sans être pour autant ségrégatifs pour leurs habitants ? Comment concevoir alors les espaces publics du “côtoiement” et du mélange ?

Le fil directeur du colloque était d’alterner les points de vue, en donnant la parole aussi bien aux acteurs ayant participé à l’élaboration de cette politique qu’aux chercheurs ayant étudié la question et aux professionnels ayant à charge de la faire exister. Suivant la trame des débats, deux numéros de la revue “Recherche Sociale” [1] sont consacrées à la publication des actes du colloque. Ce premier numéro revient sur l’histoire de la politique de la ville. Les articles de François Aballéa, Thibault Tellier, Maïté Clavel et Chistine Lelévrier reviennent ainsi sur les origines de la politique de la ville, son émergence comme objet de politique publique, ses fondements historiques et idéologiques. Le texte qui clôt ce numéro, table ronde rassemblant quelques “décideurs” ayant participé à la mise en œuvre de la politique de la ville à différentes périodes, livre un regard rétrospectif et interroge les “intentions” politiques ayant donné naissance aux modes d’intervention et aux dispositifs de la politique de la ville. – Florence BRUNET

 

[1] Cf : La politique de la ville, rupture et continuité de l’action et des débats – Deuxième partie : les objets, les professions, Recherche sociale N°196, automne 2010.

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Type : bibliographie

Créée le : 07/09/2022

Cote : POP3322